Don't Cry, Baby.
feat. Finn & Joy
Une musique se mêle aux bruits agréables d'un matin ensoleillé. La Nouvelle-Orléans baigne sous un ciel bleu d'un printemps naissant et accueillant une jeune femme encore allongée dans son lit. Joy aime ces jours-là. Jours de repos où elle n'a rien d'autre à faire que de profiter de la musique sortant de son téléphone cellulaire, lui indiquant qu'il est précisément 9H de la matinée. Joy n'est pas une lève-tard, non. Son rythme de vie va au rythme des mères et des enfants qu'elle accompagne au quotidien. C'est un rythme qu'elle accepte et qu'elle aime, qu'elle affectionne. Rien n'est plus beau à ses yeux que de savoir qu'elle se réveille au moment où les parents arrivent à leur bureau avec pour seule pensée le manque de ne pouvoir prendre leur enfant dans leurs bras. Joy ignore ce manque. Elle ne connaît pas le bonheur d'avoir un enfant, et peut-être ne le saura-t-elle jamais... Peut-être est-ce d'ailleurs pour cela qu'elle s'est lancée dans cette carrière.. Afin d'avoir des enfants qu'elle ne pourrait jamais avoir. Comment peut-on imaginer donner vie à un enfant qui risque de vivre avec le même fardeau que vous sur ses frêles épaules. Joy ne veut infliger cela à personne. C'est ainsi que depuis son arrivée ici, la solitude est sa meilleure amie. L'amitié est son unique pilier et raison sa seule conseillère. La jeune femme vit dans la routine. Une routine douce et belle. Une routine qui se veut calme et sereine, sans une once de stress. Sans douleur, sans peur, sans colère. La belle prône la positivité, l'amour et le partage. Pour certain, peut-être, fait-elle légèrement baba, un peu naïve et peut-être parfois folle, dans un autre monde. Extra-terrestre dit-on ? Peut-être.. Mais elle se fiche bien de l'avis des autres, du moins, elle évite de l'entendre, pour ne pas être blessé. Se protéger, s'immuniser, c'est la clef.
Joy ouvre les yeux, doucement, difficilement, les rayons du soleil s'invitant sur ses draps pour réchauffer avec douceur son corps frêle et si peu vêtu. La jeune femme aime porter le satin pour dormir, sous toutes ses formes et ses coutures. Sa fluidité, sa chaleur et sa douceur faisaient de ce tissu, un mélange exquis de moelleux moment de bonheur. Elle s'étire doucement, levant les bras, serrant ses petits poings en poussant un couinement de satisfaction en sentant sa colonne vertébrale se craquer et se lève enfin, commençant par s'asseoir et marche directement ouvrir ses rideaux, dévoilant sa baie vitrée, donnant sur un balcon décoré de belle plante. Joy enfile un peignoir en satin blanc et va dans sa cuisine se faire un thé. La matinée se déroulera comme tous ses jours de repos. Elle commencera par aller arroser ses plantes, puis profité d'un petit-déjeuner agréable en compagnie de son amie Jane Austen et Monsieur Darcy. Lire des romans d'amours, d'aventure et de magie ont toujours su détendre la jeune sorcière. Le temps passe vite lorsqu'on lit. Trop vite. Son programme doit être respecté. Aucun imprévu, aucune bavure. Elle se lève et fait un moulinet avec la main, les objets se rendant à leur place en flottant dans l'air, tandis qu'elle chantonne en allant sous la douche. Elle sort de la douche, se sèche les cheveux et s'habille enfin. Une jolie robe bleue roi fera l'affaire, avec des bottines en daims et une veste. Comment se coiffer ? Ne pas se prendre la tête. Joy prend une pince et enroule ses cheveux, maintenant le tout à l'aide de cette dernière. Elle sourit en se regardant dans le miroir après s'être très légèrement maquillée et prend alors son manteau et son foulard, pour aller faire un tour en ville, dans l'idée de faire quelques emplettes et profiter de ce beau soleil qui commence à chauffer alors qu'il monte dans le ciel.
La sorcière discrète arrive rapidement en ville, il est 10H. Quelques touristes sont déjà présents, prenant un café sur une terrasse, se racontant leur vie ou simplement leur séjour. Joy sourit en voyant tant de visages heureux. Certains visages sont fermés comme on en voit si souvent de nos jours. Mais un sourire suffit à réchauffer leur cœur des plus mélancoliques. Du moins est-ce son avis. En passant devant une boutique, elle s'arrête alors, regardant la vitrine, curieuse et voyant des choses qui l'intriguent. Elle recule, retirant ses lunettes de soleil et lit la pancarte sur le dessus. Antiquaire, est-ce marquer. Nul souvenir qu'il n'y eut jamais antiquaire depuis qu'elle vit ici. Mais elle la jeune femme a toujours été fasciner par les objets anciens. Son don d'empathie lui permettant de sentir les choses, elle aime les objets chargés d'histoire, d'aventure ou alors, de simple relique, de simples bijoux, une boîte, un caillou, qui peut avoir tant voyagé dans le temps et dans l'espace. Tant de choses à raconter en un lieu si restreint, tant de souvenirs, dans de témoignage et d'histoire regrouper derrière une simple vitrine, une simple porte. La curiosité et l'excitation finissent par lui faire pousser la porte. Une clochette retentit, la porte grince et se referme, faisant voler un peu de poussière. La demoiselle avance dans la boutique, timidement, en réserve :
« Bonjour ? » Dit-elle d'une voix fluette. Aucun bruit. Aucun signe de vie. A-t-elle loupé la pancarte qui désignait le lieu fermé ? Elle se pince la lèvre, continuant son chemin et entend soudainement un bruit qui lui fait prendre peur. Elle sursaute et se retourne. Un homme. Un homme est juste là et la regarde. :
« Bonjour. » dit-elle avec un sourire polie. Sûrement le propriétaire de la boutique. Mince.. il ne dit rien.. Mince, il a l'air bien grand. Il émane quelque chose de.. Impossible à décrire. Joy déglutit, marquant un silence avant de prendre enfin la parole :
« heu.. je... » il lui fait un drôle d'effet si bien qu'elle regard autour d'elle dans l'espoir de trouver de l'inspiration.. vite. Vite, une idée ! :
« Des jouets... ? » Sérieux ? N'aurais-tu pas pu trouver mieux ? Elle se pince de nouveau la lèvre :
« euh.. avez-vous.. de vieux jouet pour.. pour enfant » elle rajoute rapidement :
« s'il vous plait » Il la toise, elle ne sait que penser de lui, elle qui lit si bien dans le regard des gens d'ordinaires. Un peu comme cette famille là-bas.. ils sont tous si spéciaux. Elle déglutit, le regardant.... :
"c'est.. c'est une bien joli boutique que vous avez là..." finit-elle par ajouter, se voulant agréable et voulant renflouer ce silence un peu pesant..