New-Orleans, sa fête, son ambiance électrique et sucrée n'a absolument rien à voir avec New York. Ici tout a un parfum différent. Je me sens comme envoûté. On m'a souvent dit que cette ville respirait le mysticisme et la magie à chaque coin de rue et à vrai dire ceux qui m'ont dis cela,  ne croyaient surement pas si bien dire. Je suis pourtant habitué aux ambiances de soirées chaudes et festives, mais définitivement, la Nouvelle-Orléans sur classe toutes les autres villes. Assis au bar d'un petit bar chic et festif du Quartier Français, je sirote tranquillement mon Manhattan. J'ai toujours adoré cet élixir. Le whisky agrémenté d'une touche de vermouth amer et d'une délicieuse cerise griotte dans laquelle je croque avec avidité sous le regard gourmand d'un charmant jeune homme est un pur délice. Je lui souris en levant mon verre vers lui. Il me jette une œillade coquine et file ensuite vers la sortie du fond. Je finis mon verre, je souris en coin et puis je sors le rejoindre derrière le bar.  

Une fois le jeune homme rejoint, je lui offre un sourire diaboliquement sexy et je lui dis d'un ton qui ne laisse planer aucune équivoque :
-J'espère passer un bon moment avec toi. Je le plaque ensuite sans plus de cérémonie contre le mur, je l'embrasse avec autorité puis je l'oblige à s'agenouiller à mes pieds. Apparemment le jeune homme est un habitué de ce genre de scène. Très vite il détache mon pantalon et s'occupe d'une bouche experte du centre de mes désirs charnels. Je soupire de plaisir en caressant ses cheveux puis enfin au bout de quelques minutes, je me libère. Oh oui, la Nouvelle-Orléans est bien la meilleure ville du monde, à moins que ce ne soit la bouche qui s'occupe de moi qui me fasse penser cela ? Quoi qu'il en soit, une fois fini je remercie l'homme et je retourne ensuite au bar. Après tout, la soirée ne fait que débuter et je compte bien profiter encore de ma nuit.

Ue fois de retour à l'intérieur, je me rassois avec élégance au bar et je me commande un autre Manhattan. Une odeur attire alors mon attention. Je souris en secouant la tête. Je reconnaîtrais entre mille cette odeur, celle d'une louve. Mes yeux virevoltes de droite à gauche puis finalement je la vois. Elle est assise au bar pas très loin de moi. Je m'avance vers la belle louve et je lui dis sur un ton chaud et charmeur :     

-Vous avez l'air aussi seule que moi ce soir. Puis je vous tenir compagnie ? Je fais ensuite signe au barman de servir à la jeune femme un autre verre de ce qu'elle boit. Je lui souris à nouveau et j'ajoute : Je vous offre ce verre, si vous m'offrez une danse. Marché conclu ?

Une autre meute à la Nouvelle-Orléans. C'est ce que l'homme, l'espion qui s'était introduit au Bayou et qui décrivait nos faits et gestes a révélé. Aucune torture n'a été nécessaire, ce n'est de toute façon pas mon genre, et les autres loups, sous leur forme quotidienne, ne peuvent faire grand chose. Cette information m'a mis en tête d'infiltrer sa meute, ainsi, je l'ai directement questionné sur les habitudes de son alpha. Il a été particulièrement précis sur une chose, qui, semblait-il, ne lui semblait pas être une chose importante. Son alpha est un séducteur, qui traîne souvent dans les bars à séduire hommes et femmes. Ca n'avait pas l'air d'être réellement mon genre de mecs, mais pour les besoins de mon infiltration c'était parfait !

Cet homme n'était désormais plus d'aucune utilité. Pire, il était une nuisance pour mon infiltration. Il fallait que je m'en occupe. Avant d'aller me préparer pour aller en ville, je me dirigeais donc vers lui. Il était attaché à une chaise, solidement. Un peu affaibli par de l'aconit tue-loup (utilisé avec des gants, évidemment), il ne pouvait pas forcer et se détacher. Cela dit, de la manière dont je le tuerais, il ne souffrirait pas. Je passai mes mains autour de sa tête et d'un mouvement sec, je lui brisai la nuque. Une fois que j'eus vérifié qu'il était bien mort, je le détachai et le traînai jusqu'aux marais, dans lesquels je balançai le corps, les alligators feront le reste.

Dès que je sus que le corps ne reviendrait pas, je repartis vers le camping, où je me changeais. Une fois... propre, je pris ma voiture direction la Nouvelle-Orléans. Sur la route, j'essayais d'imaginer ce que je pourrais dire ou faire pour attirer l'attention de cet alpha. Et d'ailleurs, sans doute que je ne le croiserais pas du premier coup, ce serait étrange tout de même. Et hop ! Me voilà dans la ville, beaucoup plus lumineuse et active que le Bayou, j'en perdais presque l'habitude. C'était un sacré contraste. Je me garais donc sur un parking, dans le quartier français, près d'un petit bar chic. J'avais pour idée qu'un alpha ne traînait pas dans des petits coins miteux. Entrant dans la bâtisse, je m'installais bien rapidement au bar et commandai un bourbon. Alors que je commençais à boire mon verre, une odeur lycane se présenta non loin de moi, sans doute lui, et je n'eus pas beaucoup à attendre qu'un homme m'aborda: c'était lui. J'étais chanceuse ce soir, je devais jouer au loto ! Mais pour l'heure, je devais jouer à celle qui répond aux avances. Après m'avoir demandé s'il pouvait me tenir compagnie, il m'invita à danser, tout en me proposant de m'offrir un verre. Un léger sourire ornait mon visage.

- Très bien, allons danser !

Mon jeu d'actrice semblait particulièrement bon. L'homme ne semblait pas se douter que j'étais de la meute du Croissant et pour cause: je n'étais pas atteinte de la malédiction. ça m'offrait quelques avantages. Et une fois que la malédiction serait levée, la meute aurait un sacré avantage. En dansant, je le regardais dans les yeux. Je savais directement qu'il n'était pas du genre à s'asseoir et à discuter, il privilégiait l'action, le genre de personne à ne pas aimer rester sans rien faire.

- Je m'appelle Sara McSleen.

Un léger sourire orne le visage de la jeune louve lorsque je m'adresse à elle. Je suis ravi de ne pas la laisser indifférente. Elle accepte d'aller danser avec moi. Je lui souris, puis je me lève, j'arrange ensuite les plies de mon costume d'un geste élégant et rapide puis je lui tends la main. Elle la prend et je l’entraîne alors sur la piste de danse. La musique est heureusement pour moi propice au rapprochement. Je n'hésite donc pas à me rapprocher de la belle dès le début de notre danse. Son corps est à présent collé au mien et je ne peux pas m'empêcher de la sentir. L'instinct animal est toujours plus fort chez moi que celui de l'être humain. Son odeur est un mélange d'herbes sauvages et de parfum fruité délicieux. J'aime cette odeur. Sa voix bien que douce me parvint très distinctement lorsqu'elle me dit son nom Sara McSleen. Ça me rappelle instantanément que je ne me suis moi-même pas présenté à elle. Je rectifie donc immédiatement mon oubli.

-Je suis enchanté Sara. Moi s'est Morgan, Morgan St. Jones. J'avoue que je suis étonné de voir une louve ce soir. On m'a dit dés mon arrivé en ville que les lois de Marcel étaient très strictes sur le sujet et que les loups n'avaient pas leur place en ville. Tu dois surement être aussi nouvelle que moi à la Nouvelle-Orléans pour oser t'aventurer sur le territoire des vampires.

Oui, les loups ne sont pas vraiment les bienvenues en ville, et cela, je l'ai compris dés mon arrivé dans la Big-Easy. Heureusement pour moi, j'ai plus d'un tour dans mon sac. Dés mon arrivé à la Nouvelle-Orléans, je suis de moi-même aller me présenter au roi du quartier. Mes affaires et mon argent me permettent de toucher à tout et ainsi, j'ai pu négocier avec Marcel un accord satisfaisant pour nous deux et comme cela gagner pour moi et ma meute le droit de rester au cœur même de la ville. Mais je doute que Sara ait fait la même chose.

-Alors qu'est-ce qui t'amène dans le Quartier Français ? Le courage d'enfreindre les lois en vigueur ou l’ignorance simple de celles-ci ?

Je suis intrigué par l'attitude de la jeune louve. Elle ne semble pas du tout effrayée par mes propos. Au contraire, son langage corporel respire la confiance en elle. J'ai hâte d'en savoir plus sur la belle brune entre mes bras. Nous continuons de danser l'un contre l'autre. Une de mes mains est sur ses épaules et l'autre dans le creux de son dos. Je décide de m'aventurer à descendre celle-ci jusqu'à ses hanches fines et délicate. C'est un peu cavalier de ma part, mais qui ne tente rien n'a rien, c'est en tout cas ma devise.

Tout en dansant, j''avais pris les devants en me présentant à lui. A prremière vue mon plan se passait comme prévu, il restait désormais à voir si ça allait durer. En effet, plus le temps passerait, plus l'alpha allait apprendre à me connaître, et plus ce serait dur de lui mentir. A partir de là, mon jeu d'actrice sera mis à l'épreuve, à moi de surmonter cette épreuve ! L'alpha se présenta donc à son tour: Morgan St Jones. Ce que je pouvais déjà dire à son sujet, c'est qu'il allait droit au but. Déjà il me parlait de loups et de vampires, sans même savoir si je ne traquais pas ces créatures. Sans doute avait-il senti que j'étais une louve, mais attention quand même que les murs n'aient pas des oreilles.

- Je n'ai rien à faire de Marcel et ses larbins, si je veux aller quelque part j'y vais. Pour le reste... J'aviserai à la pleine lune. Après tout, seule je ne suis pas un danger pour les vampires, tant que je reste loin durant les pleines lunes.

Oui, enfin en réalité je n'étais pas toute seule, mais ça il n'avait pas besoin de le savoir. Alors que nous dansions, sa main descendit jusqu'à mes hanches, il était définitivement direct lui, il ne passait pas par quatre chemins ! Pour les besoins de mon plan, je le laissais faire alors que mes mains quant à elles étaient posées sur ses épaules. Même si mon regard montrait ma confiance, ma virginité était encore bien visible dans mes gestes, aussi je n'osais instinctivement pas m'aventurer à des gestes comme les siens. Je faisais quand même attention, certaines personnes profitaient de ce genre de... proximité pour faire les poches des gens, fallait que je m'assure que ce ne serait pas mon cas. Je gardais donc mon attention sur ses mains.

- Et toi qu'est-ce que tu fais là? Tu es aussi un loup après tout, donc ces questions sont aussi valables pour toi !

Jouer l'ignorante pour asseoir ma couverture. Ca ça pouvait payer. A ses yeux, j'ignore qu'il a une meute, donc j''ai l'avantage. Je regardais autour, entre autre pour voir s'il y avait des vampires ou d'autres loups venant de la meute que j'essayais d'infiltrer, des oreilles indiscrètes en somme ! La musique se termina finalement, la danse également. Reculant, je retournais vers le bar, joueuse.

- Tu me payes le verre, tu as promis !

Tout comme moi, Marcel et les siens ne semblent absolument pas impressionner la louve. C'est une téméraire comme la plupart des louves solitaires le sont. Sans la protection d'une meute, on devient soit discret comme une ombre ou alors plus combatif. J'imagine que Sara elle a choisi le combat. Je la sens refréner ses envies de me toucher et ça me fait sourire en coin, surtout lorsque je m’aperçois qu'elle surveille avec attention mes mains histoire sans doute qu'elles ne descendent pas plus bas. Notre danse langoureuse continue et cela malgré le malaise que je ressens soudainement chez la jeune louve. Ce pourrait-il qu'elle n'apprécie pas que ma main est prit si rapidement le chemin de ses hanches ? Je décide donc tel un gentleman de la remettre plus haut dans le creux de son dos. La jolie brune semble autant intriguée par moi, que moi par elle. Je ris légèrement lorsqu'elle me demande ce qui me pousse moi-même à être ici au lieu de me terrer dans les bois tel un animal apeuré. Je lui offre pour seule réponse un soupire.

La chanson qui nous unit dans la danse joue à présent ses dernières notes. Nous retournons ensuite tranquillement au bar où elle me réclame d'un ton joueur le verre que je lui ai promis. Je fais un signe de tête au barman qui lui sert un nouveau bourbon ainsi qu'à moi-même. Je bois maintenant mon verre en ne la quittant pas un instant de mon regard couleur ambre. Je le pose à présent face à moi et je me décide à enfin répondre à ses questions.

-Disons pour te répondre que je ne suis pas vraiment le genre d'homme à arriver dans une ville les mains vident. J'ai faits une offre à Marcel et elle lui a semble-t-il assez plu pour qu'il m'accorde le droit de vivre dans le cœur de sa ville avec ma meute.

Je reste volontairement vague sur le sujet. Sara est très belle, mais j'ai appris par expérience à me méfier des belle plantes, surtout quand elles me sont inconnues. Je reprends ensuite mon verre et j'en bois à nouveau une grande gorgée. Je passe ensuite une main rapide dans mes cheveux avant de rajouter :

-Tu souffle aussi bien le chaud que le froid ma chère. J'ai eu un instant l'impression de t'avoir mise mal à l'aise sur la piste de danse et à présent te voici à nouveau aussi joueuse qu'au début. Sache que ce n'est nullement un reproche, bien au contraire...



Oui la facilité à certains avantages parfois, mais pas cette fois. Le frisson du challenge a toujours était pour moi le meilleur des aphrodisiaques et cette fille semble être un défi à ma hauteur.  Je reprends à nouveau mon verre que j'avale d'une traite puis je fais signe au barman de nous laisser la bouteille. Je me lève ensuite  et je lui tends à nouveau la main, j'attrape ensuite de mon autre main la bouteille et je lui dis d'un ton tout aussi joueur qu'elle précédemment.

-Allons à une table veux-tu nous y serons bien plus tranquilles qu'au bar pour discuter...

Corrompre Marcel, voilà une stratégie que je n'avais même pas envisagé et pour tout dire, je m'y refuserais. C'est bien trop facile, de devoir "acheter" l'autorisation de mettre les pieds dans cette ville. De mon point de vue, Marcel ne devait pas s'en tirer. Il avait maudit ma famille, et d'une façon ou d'une autre cette malédiction touchait à sa fin.

Mes changements radicaux d''humeur avaient été remarqués par Morgan, et ça ne lui déplaisait pas. Il fallait dire que tant que l'on entrait pas dans des contacts trop intime, je pouvais être suffisamment à l'aise.  Nous étions retournés au bar et il commanda évidemment le verre qu'il m'avait promis, et nous bûmes donc ensemble une fois que les commandes furent arrivées. L'alpha me tendit ensuite la main en se levant, m'invitant à rejoindre une table où nous serions plus tranquilles.  J'attrapais donc sa main en me levant à mon tour, prenant la direction d'une table libre.

- Eh bien d'accord, allons-y !

Mon regard se tournait un peu autour, je surveillais toujours s'il n'y avait ni loup ni vampire, ou quiconque pouvant me démasquer. Personne à première vue. Je m'installais donc à la table et piquais la bouteille des mains de Morgan.

- T'en veux? Moi je me sers de nouveau !

Sans attendre je me servis un verre. je le bus assez rapidement et lâchais un sourire à Morgan.

- Et.. par rapport à ce qu'il s'est passé sur la piste de danse, je pense que ça aurait été plus simple si tu avais su que, d'aussi longtemps que je me souvienne, je n'ai jamais eu un contact aussi... proche.

Voilà, je m'ouvrais un peu, pas trop, on peut pas dire que ma virginité soit un secret inavouable, il y a pire, et je n'en avais pas honte. Je ne vivais pas pour coucher après tout, alors ça m'était bien égal d'être vierge.

Sara attrape ma main et ensemble nous, nous dirigeons à présent à une table dans le fond du bar. Elle semble à l'aise avec moi et malgré cela, elle jette par moment des regards inquiets dans tout le bar. La louve reste sur ses gardes et je la comprends. Ici, on est sur le territoire des vampires et j'ai beau avoir conclu un accord avec Marcel, je reste moi-même par moment plutôt tendu. Nos deux espèces sont par nature opposée l'une à l'autre et c'est sans doute pour cela que nous, nous sentons si mal les uns avec les autres. Nous arrivons finalement à la table où nous prenons place. Une fois assis, Sara me prend la bouteille des mains et moi ça me fait sourire. J'aime les femmes qui prennent des initiatives. Elle me propose de me resservir un verre et j’acquisse et me voilà resservir généreusement. Je la remercie d'un signe de tête et je bois tranquillement mon verre. Sara boit quant à elle son verre d'une traite en me souriant.

Alors que j'allais engager la conversation à nouveau, la belle me dit que l'incident sur la piste de danse était plutôt prévisible sachant qu'elle n'a jamais eu de contact intime avec un homme. J'hausse un sourcil à cet aveu qui me surprend. On est au 21e siècle tout de même ! Et en plus, c'est une très belle femme. Je doute que les prétendants ou les prétendantes ont dû lui manquer. Je me reprends puis je lui dis en souriant de façon légèrement gêné :

-Tu n'as jamais été intime avec un homme ? Dois-je comprendre qu'il en est de même avec les femmes ? Ne te méprends pas sur mes propos. Pour moi, ce n'est pas un jugement, je suis juste surpris...

Je me racle la gorge, je me passe une main dans les cheveux. J'avale mon verre d'une traite puis j'ajoute d'une voix un peu gêné :


-Je suis désolé, je t'ai mis mal à l'aise sur la piste de danse maintenant ça ne fait plus aucun doutes pour moi... On ne peut pas dire que tout cela soit prometteur comme premier rendez-vous... Espérons que la suite de la soirée ce passe mieux. Je te promet de garder mes mains hors de la porté de ta personne, sauf si c'est toi qui me supplie de le faire.

Je lui souris amusé en posant sur elle un regard doux. Je ne me conduis jamais comme cela en temps normal. Je ne suis pas du genre tendre moi. Je suis le genre d'homme qui aime l'action et surtout les nuits torrides et sans prise de tête. Mais là, j'ai envie de la jouer autrement et je trouve cela étrange...

Morgan sembla surprit par ma révélation. Pour lui, les jolies filles ne restaient semble t-il pas vierges très longtemps. Ca y est, il allait me prendre pour une nonne ! Alors que je buvais mon verre, il me demanda s'il en était de même avec les femmes. Autrement dit il s'assurait que je n'étais pas homosexuelle. Je devais bien avouer que je pouvais facilement trouver une fille sexy !

- Même pas avec une femme !

Oui, je n'avais jamais vraiment eu tendance à chercher des plans cul ou à draguer comme ça. Je laissais les gens me payer des verres mais au niveau du sexe ça bloquait toujours. Je bus donc à nouveau une gorgée de bourbon alors que Morgan s'excusa de m'avoir mise mal à l'aise. Pourtant ça arrivait, je lui en tiendrais pas rigueur, je pouvais pas le bouder si je voulais mener ma mission à bien, donc j'allais laisser couler.

- Pas grave, j'aurais du te prévenir aussi. Et j'ai aucun doute sur le fait que ça puisse bien se passer la suite de la soirée, on a qu'à s'amuser un peu !

Et je repris une nouvelle gorgée de bourbon avant de me lever. Je voulais m'amuser, histoire d'un peu oublier la gêne occasionnée.

- Je te parie 20$ que tu n'arriveras pas à me battre au jeu des boules !

Vive les sous-entendus avec le billard ! Je m'appuyais contre la table de billard en défiant l'alpha du regard, pas pour lui prendre sa place évidemment, juste pour le pousser à accepter le défi au billard.

Je souris lorsque Sara me dit qu'elle n'a pas plus d'expérience avec les femmes que les hommes. Je sais pas pourquoi, mais en un sens ça me rassure... Elle boit une nouvelle gorgée de son verre de bourbon, de manière plus féminine que précédemment. Mes yeux se dirigent instinctivement vers ses lèvres, alors que ma langue passe furtivement sur les miennes. Elle n'a pas vraiment l'air offensé par l'incident de la piste de danse. Pourtant je sais bien que ça la mise mal à l'aise, il faut croire qu'elle a surement dû véritablement flasher sur moi, pour ne pas m'en vouloir plus que ça. Sara est à mon grand soulagement prête à continuer la soirée. Après tout, tout est là pour continuer à profiter un peu l'un de l'autre. Le bourbon est délicieux, la musique entraînante, finalement ne rien attendre de plus que la compagnie l'un de l'autre n'est pas une mauvaise chose. Bien sûr je mentirai si je disais que je n'ai pas envie d'elle. Sara est très belle et elle est tout à fait mon genre de femme. Généralement, malgré le fait que je sois ouvertement bisexuel, les hommes m'ont toujours plus attirés que les femmes. Mais parfois j'aime m'offrir des moments avec une ou plusieurs ladys, surtout si elles sont aussi sexy et attirante que Sara.

La louve se lève à présent. Elle semble d'humeur joueuse et elle me propose de faire une partie de boules...  Je tique un peu à cette appellation peu commune du billard, mais je me lève néanmoins en souriant prêt à tenir le parie qu'elle me lance.

-Et bien pourquoi pas. Un peu d'action ça me dit bien. Je relève ton pari et pour corser le tout, si je gagne je réclame un second rendez-vous avec toi et si tu gagnes et bien je te donnerais ce que tu veux dans la limite du raisonnable bien entendu.

Je lui souris en coin. J'ai hâte de savoir si elle est aussi joueuse qu'elle pense l'être. On se dirige à présent vers le billard. Je me prends une queue, j'en lance une à Sara puis je place les billes sur le tapis vert.

-Honneur aux dames.
Je m'incline poliment en lui laissant la place face aux boules.

Je fus satisfaite quand Morgan accepta ma proposition tordue pour une partie de billard. Et quand il proposa un autre rendez-vous, je fus sûre d'une chose: j'allais le laisser gagner. Mon plan était en marche et je me rapprochais de lui. Pourtant quelque chose me disait que je n'irais pas au bout de mon plan, même si Morgan ne se rendait pas compte de mon objectif, je ne savais pas... Quelque chose semblait clocher, je ne voyais pas l'issue. Bref, l'alpha me lança une queue que j'attrapais, il m'offrit alors de commencer la partie.

- Allons-y alors !


Je me baissais, puis tirais dans le tas des boules qui se dispersèrent. Une fois au tour de Morgan, je l'observais taper son coup puis tapais le mien à nouveau. Au final, la partie se déroula correctement, même si l'avantage de Morgan se dessinait lentement. Au final, ce fut lui qui rentra la boule noire. Amusée, je rigolais, et applaudis avant de fouiller dans mes poches pour en sortir un billet de 20$ que je lui donnais.

- Bravo, 20$ et un prochain rendez-vous c'est ce qu'on avait convenu !

Malgré qu'il était censé être l'ennemi, cette soirée me semblait plaisante. J'étais même contente au final qu'il ait gagné, et j'avais même envie de continuer à perdre, même si Morgan devait empocher tout l'argent que j'avais sur moi, j'avais envie de continuer à jouer, j'aimais le voir gagner. Pourquoi? Dieu le savait...

- Une autre? Il me faut ma revanche ! Je te laisse même choisir les mises !

De toute façon, j'avais eu beau le laisser gagner, je m'étais aperçue qu'il était totalement meilleur que moi, et qu'il avait peut-être même essayé de me laisser gagner, à moins que ce ne fut un excès de confiance ! Bref, j'étais presque déjà prête à lui donner à nouveau de l'argent tellement j'étais sûre que je perdrais, mais de toute façon c'était ce que je voulais. Dans l'immédiat, je me surprenais à vouloir lui donner mais rien lui prendre. Etonnant...